Ce qu’est la permaculture
En ce moment, il y a beaucoup d’idées reçues qui circulent au sujet de la permaculture. En effet, c’est devenu un sujet un peu à la mode… Ce printemps, on a même vu des livres sur la permaculture fleurir sur les présentoirs au supermarché, comme une énième astuce de jardinage.
Pour nous, la permaculture n’est pas une technique agricole et elle ne se résume pas à faire des buttes ou à mettre du paillage. Fondamentalement, elle n’a pas d’autre but que celui de pouvoir subvenir à ses besoins de manière durable et autonome. « Durable et autonome »… Ces deux mots ont de nombreuses implications. Comme celle de se passer d’intrants (pétroliers, chimiques…). Ou encore être capable de survivre à l’effondrement de notre civilisation mondialisée. Un effondrement qui est imminent et dont la crise du coronavirus n’est que les prémices. Et pour survivre à un tel choc, il faut pouvoir être résilient, c’est-à-dire réussir à trouver un nouvel équilibre qui permette de vivre à nouveau correctement. L’autonomie alimentaire est donc l’un des buts recherchés, mais également la préservation de la Nature au sens large, incluant la nature humaine.
La permaculture est donc une façon de penser et une façon de fonctionner. Elle s’applique au fonctionnement global d’un lieu et de la communauté qui y vit. Mais elle concerne aussi les relations qu’on entretient avec les choses et les êtres extérieurs à ce terrain. C’est notamment sur l’aspect des relations humaines (mais pas uniquement) que la méthode AGI ® prend toute son importance. En effet, elle permet à chacun d’apprendre à gérer ses émotions, à en prendre la responsabilité, à guérir ses souffrances, à être de plus en plus lui-même. Ces transformations individuelles sont la garantie de la durabilité pour un groupe.
Une fois qu’on a dit cela sur la permaculture, d’un côté on en a dit beaucoup, car les implications de ces principes sont nombreuses. Mais d’un autre côté, on n’a pas dit grand-chose sur les applications concrètes. C’est ce que nous allons essayer de détailler ici au fur et à mesure de nos avancées.
Ce que nous mettons en place en permaculture
1. Les plantations
Nous comptons travailler le moins possible pour produire ce dont nous avons besoin. Par exemple, pour le travail du sol au potager, il n’y a pas de travail du sol ! A part les trous pour semer les graines, repiquer les jeunes plantes ou planter les pommes de terre. Nous avons mis du paillage (foin bio) dès février 2020, comme ça, on ne perturbe pas les horizons du sol et ce sont les organismes du sol qui le travaillent ! A moyen terme, le but est de devenir autonome en paillage en utilisant les résidus hachés de la culture précédente et en produisant notre propre foin sur place (fauchage à la faux à main). Pas de tracteur pour faucher une prairie lointaine, pas de véhicule pour transporter le foin sur des kilomètres.
Sur cette parcelle, nous avons planté des patates en mars et des plantes potagères en mai. Nous allons faire des semis d’automne (fèves, roquette…) et nous prévoyons de planter des fruitiers cet hiver (arbres, fruits rouges, vigne…). Ces plantations viendront compléter le verger existant (pommiers, poiriers, pruniers, noyers, cognassiers) et les arbres qui poussent spontanément sur le terrain (châtaigniers, noisetiers, pruneliers…). Notre but est de créer une forêt comestible parfaitement intégrée au biotope préexistant. Au long terme, cela constituera une zone vivrière importante pour nous.
2. L’eau
L’autonomie en eau potable et en eau d’arrosage est un projet important sur lequel nous travaillons en ce moment. Être autonome en eau est un enjeu capital ! En plus des systèmes de récupération des eaux pluviales et de l’eau de la rivière qui passe en bas, il y a deux sources sur notre terrain.
La première source arrive sur le terrain du haut et elle est déjà canalisée pour alimenter une grande cuve en béton (photo ci-dessous), sauf que la canalisation est bouchée… et cette canalisation est enterrée profondément.
La deuxième source arrive en bas du terrain, juste à côté de la rivière. Nous sommes en train d’installer une pompe afin de relever l’eau vers les parties hautes du terrain. Il va nous falloir trouver une solution qui soit durable dans le temps et réparable facilement.
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